Les coulisses de la reproduction

dans la Pouponnière du Musée

REPRODUCTION DES ESPECES : la démarche environnementale du Musée océanographique

— Un savoir-faire acquis au fil des années

L’Aquarium est réputé pour la richesse de ses écosystèmes vivants de Méditerranée et des mers tropicales. La reproduction des espèces marines est un autre domaine de prédilection. Et cela ne date pas d’hier… En 1962, le Docteur Garnaud, étudiant la reproduction de l’apogon méditerranéen Apogon imberbis, fut le premier à mettre en évidence la fécondation de la femelle par le mâle à l’aide d’un organe non spécialisé et à décrire la larve qui était jusqu’alors inconnue. Chez les apogons, la femelle pond les œufs mais c’est le mâle qui les incube jusqu’à l’éclosion des larves

Première mondiale : naissance de poissons Hachettes au Musée

Nos experts de l’aquarium sont heureux d’annoncer la première naissance en aquarium de poissons Hachettes nains Parapriacanthus ransonneti

L'un des premiers Hippocampes né au Musée (1986) Crédit : Jean-Marc Jacquet.

1986, les premiers hippocampes

1986… L’équipe de l’Aquarium réalise le premier élevage de l’hippocampe à museau court Hippocampus hippocampus, un véritable exploit car les technologies de l’aquaculture marine n’existent pas à l’époque ! Aujourd’hui, plusieurs espèces d’Hippocampes sont élevées dans la pouponnière de l’Aquarium. C’est le mâle hippocampe qui élève les petits dans sa poche et les relâche.

Un carnet rose bien rempli

Plusieurs dizaines d’espèces ont été reproduites et élevées à l’Aquarium dont certaines le sont aujourd’hui en routine, au sein de la pouponnière, afin de peupler les présentations de l’Aquarium : hippocampes, apogons des Îles Banggaï, poissons clowns, demoiselles épineuses, petites et grandes roussettes, coraux durs et mous, seiches, méduses, anémones, crevettes ! Découverte de quelques espèces emblématiques…

L’Apogon des Îles Banggaï

La reproduction de l’apogon des Îles Banggaï Pterapogon kauderni est réalisée au Musée océanographique depuis 1996. Dans son habitat d’origine, cette espèce menacée, classée dans la catégorie « En danger » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, habite un petit archipel indonésien.

Les nouveaux-nés restent dans la bouche du mâle quelques jours après leur naissance. Long de 10 mm environ, ils ressemblent comme deux gouttes d’eau à leurs parents. Pour se protéger, ils se réfugient dans les coraux, les anémones de mer ou les oursins diadèmes. Le moment où la femelle transmet ses œufs au mâle, très rarement observé, n’a été filmé qu’une fois à l’Aquarium, ce qui fait de la vidéo un document exceptionnel.

Lire la vidéo

La demoiselle épineuse

La demoiselle épineuse Acanthochromis polyacanthus est la seule espèce de poisson marin à s’occuper de ses petits après leur naissance ! La souche élevée à l’Aquarium provient de l’Aquarium de Tokyo au Japon.

Les poissons-clowns

Sept des trente espèces de poissons-clowns existant dans les mers tropicales sont élevées à l’Aquarium. Ici, un poisson-clown des Maldives Amphiprion nigripes prend soin de sa ponte.

Comme leurs parents, les jeunes poisson-clowns trouvent protection dans les anémones de mer.

Le gramma royal

Le gramma royal Gramma loreto, espèce prisée des aquariophiles marins, vit en couple au sein du récif de corail de la mer des Caraïbes. Les premiers individus sont nés à l’Aquarium en 2007. Dans la nature, ce poisson dépose ses œufs dans un nid à l’abri d’une anfractuosité rocheuse. A l’Aquarium, on lui offre des petits tubes au diamètre adapté. Les yeux dorés des embryons sont ici bien visibles. Après plusieurs mois d’élevage, les jeunes grammas royaux sont prêts à rejoindre les aquariums.

La demoiselle dorée

La demoiselle dorée Amblyglyphidodon aureus originaire de l’Ouest de l’Océan Pacifique dépose ses œufs en long ruban sur les rochers ou sur les vitres de l’aquarium.
Lire la vidéo
Lire la vidéo

La crevette barbier

Homard et crevettes figurent parmi les crustacés qui naissent à l’Aquarium. Véritable auxiliaire biologique, la crevette barbier contribue à l’équilibre des écosystèmes en limitant le développement des petites anémones dite « de verre » qui peuvent être envahissantes.

Les méduses

La grande majorité des méduses présentées à l’Aquarium naissent dans une zone dédiée. Parmi les espèces produites, la méduse aurélie Aurelia aurita, la méduse ponctuée Phyllorhiza punctata, la méduse cassiopée Cassopeia andromeda.

Lire la vidéo

La seiche

La seiche Sepia officinalis, mollusque céphalopode, dépose ses œufs en grappe sur les rochers ou sur les casiers des pêcheurs. La reproduction des seiches a lieu au printemps.

Les coraux

Coraux durs et mous sont élevés à l’Aquarium depuis 1989, date à laquelle fut mis en place le premier aquarium présentant une portion de récif vivante en provenance de Djibouti. Depuis, la plupart des espèces ont été reproduites, principalement par bouturage, les fragments étant prélevés sur une colonie « mère » puis mis en élevage dans des cuves dédiées. Les coraux sont des animaux et non des végétaux. Il est préférable de parler « d’élevage » plutôt que de « culture ». D’autres espèces de coraux se reproduisent par voie sexuée en émettant de jeunes larves qui nagent, se fixent sur le substrat puis génèrent une colonie, tel le magnifique corail Tubastrea aurea.

Les coraux en vidéos

Lire la vidéo
Lire la vidéo
Lire la vidéo
Lire la vidéo

DERNIER SUCCÈS EN DATE, la naissance des poissons-mandarins !

Originaire de l’océan Pacifique Ouest, Synchiropus splendidus est l’un des plus jolis poissons du récif de corail et l’un des plus populaires auprès des aquariophiles marins. Dans la pouponnière de l’Aquarium, l’un des couples a donné naissance à plusieurs centaines de larves longues de 1 mm, pas plus grandes que la pointe d’un crayon ! Trente jours plus tard, les juvéniles atteignent 10 mm.

Un travail en réseau

Le Musée collabore avec des établissements partenaires dans le cadre de l’Union des Conservateurs d’Aquarium (UCA) en France, et de l’EUAC (European Union of Aquarium Curators) en Europe.

Les travaux ont une portée considérable. Ils approfondissent les connaissances scientifiques sur la biologie et le mode de reproduction d’espèces souvent mal connues et parfois en danger comme l’apogon des Îles Banggaï ou les raies guitares. Ils permettent de disposer de spécimens en quantité, très bien adaptés à la vie en Aquarium, limitant ainsi les prélèvements dans le milieu naturel.

Les échanges entre Aquariums sont nombreux, évitant ainsi de longs transports coûteux en temps et émetteurs de gaz à effet de serre. C’est un élément important de la démarche environnementale du Musée océanographique.

Des techniques rigoureuses

La reproduction des poissons et des invertébrés demande un vrai savoir-faire et des techniques rigoureuses dérivés en grande partie des méthodes de l’aquaculture moderne, de solides connaissances en biologie et un vrai talent d’observation ! Les conditions à réunir :
  • Une eau de qualité optimale
  • Des conditions précises de courant et de lumière
  • Des substrats adaptés aux différentes espèces (les biotopes naturels de l’Aquarium conviennent parfaitement)
  • Une nourriture répondant aux besoins nutritionnels des parents et des juvéniles, en qualité et en quantité
  • Un suivi des installations 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7
  • L’immense patience des techniciens aquariologistes pour constituer les bancs ou les couples, observer les comportements des parents et chouchouter les juvéniles !

Découvrir la pouponnière de l’Aquarium lors d’une visite Premium

La visite de la pouponnière est possible dans le cadre de la visite JUSTE POUR VOUS… LE « BACKSTAGE » DU MUSÉE, un moment Premium inoubliable, organisé à la demande et sur mesure, à retrouver dans notre brochure ou sur contact.